2017
Du projet expérimenté au cours de nombreux de concerts est née la réalité de cet enregistrement qui s’écoute comme une histoire, s’entend comme un roman, avec son incipit et son explicit. Le programme commence avec la mort de Didon de Purcell et se conclut par une ouverture avec Plonge de la lituanienne Juste Janulyte.
Après Purcell, la mort rôde toujours dans Svyati, de Tavener, dédié à la mémoire de son ami John Williams, puis dans La Déploration sur la mort de Gilles Binchois d’Ockeghem, hommage d’un compositeur à un de ses pairs. Elle devient pathétique, insupportable, avec les larmes de Marie pleurant son fils dans le Stabat Mater d’Éric Tanguy écrit sur un poème de Philippe Le Guillou.
Si les larmes coulent encore dans le Flow My Tears de Dowland, la mort a quitté la scène : ce sont les larmes d’une détresse implacable qui emprisonne telles les serres d’un aigle. Plongé au début dans l’obscurité, Night’s Birds de Thierry Escaich marque une progression vers la vie et s’éclaire peu à peu pour finir dans la lumière. Jacob Clemens non papa nous rappelle à l’ordre de la réalité avec une Ô Souverain Pasteur et Maistre très profane : il faut nourrir son corps pour vivre. Métamorphoses de Philippe Hersant, dont les textes ont été écrits par des détenus, raconte la liberté, contre l’enfermement, le jour, contre la nuit. Avec la pièce de Juste Janulyte on plonge dans l’au-delà, l’intemporel : nous voici dans l’apesanteur, parvenu au bout de ce chemin initiatique qui nous a mené de l’ombre à la lumière.